Manifestation du 18 octobre : nous y étions !

Ce jour-là, des salariés et pigistes du groupe Mondadori étaient rassemblés face au ministère de la Culture pour montrer leur détermination contre le projet de cession du groupe par Reworld Media. Rica Etienne, notre co-présidente, a pris la parole au nom de l’AJmed pour défendre la profession.

 

 

 

Manifestation devant le ministère de la culture, ce jeudi 18 octobre 2018.

Nous y étions ! Pendant que la délégation de journalistes syndiqués rencontrait le ministre de la culture, les autres débattaient sur l’agora, place du palais royal, micro à la main. J’ai pris la parole au nom de l’AJMed et des pigistes.

Discours non préparé évidemment devant une foule de pairs,  croyez-moi, ça impressionne !

De mémoire, j’ai rappelé qu’en tant que pigiste du Groupe Marie-France, j’avais vécu comme les autres, de plein fouet, la vague de transformation engendrée par l’arrivée de Reworld media. Journalistes encartés poussés vers la sortie, remplacés par des jeunes plus malléables et au minimum deux fois moins chers.

J’ai rappelé l’importance des pigistes, plus vulnérables, un peu comme les motards sur la route, ils trinquent en premier et plus fort. Quand ils auront désertés toutes les rédactions, ce sera au tour des journalistes du desk.

J’ai insisté sur la nécessité de préserver à tout prix une presse écrite. Sur le web, le lecteur devient une cible facile pour annonceur, il est pisté à la trace, on sait ce qu’il lit, ce qui l’intéresse, combien de temps il passe sur une info et comme par hasard, grâce à la magie des cookies, on lui propose des pubs personnalisées.

Sur le print, impossible de savoir, le lecteur redevient libre et anonyme, complètement illisible, et ça, c’est un petit miracle.

J’ai expliqué que tant qu’à nous faire dévorer tout cru par des patrons de presse si peu préoccupés par l’information, nous avions décidés, nous, à l’AJmed de lancer un nouveau média, au moins, nous pourrions défendre la spécificité de notre métier,  et notre expertise, avec de vrais journalistes, ça avait de la  valeur !

Sinon, j’ai trouvé que nos confrères et consoeurs journalistes, pancartes à la main, avaient un sacré talent avec leurs fausses Unes ! Créatives, intelligentes, drôles.
Il valait mieux en rire qu’en pleurer, non ?

Rica Etienne, co-présidente de l’AJMed

 

Les photos !